Déconstruire l’indifférence aux plantes

Le biais cognitif de l'indifférence aux plantes est un phénomène qui révèle notre tendance à sous-estimer l'importance des plantes dans notre vie et dans la lutte contre la crise climatique.

Ce biais, qui se manifeste par un manque d'attention et de considération envers le règne végétal, entraîne des conséquences profondes sur notre capacité à comprendre et à protéger la nature qui nous entoure.

Ce biais serait beaucoup moins présent chez certaines cultures, dont les populations autochtones.

En effet, les populations autochtones en Australie et en Amérique du Nord ont habituellement un lien plus fort et non hiérarchique avec les plantes.

Un exemple concret de l’indifférence aux plantes concerne les pissenlits.

Ces derniers jouent un rôle significatif au sein de notre écosystème en tant que l'une des principales sources de nourriture pour les insectes pollinisateurs, contribuant ainsi de manière essentielle à la production de miel et à la survie de ces pollinisateurs.

Pourtant, on les considère souvent comme de mauvaises herbes et on les élimine de nos jardins en raison de préoccupations esthétiques, négligeant ainsi leur rôle vital au sein de notre écosystème.

Comprendre le biais de l'indifférence aux plantes

Le biais de l'indifférence aux plantes est un exemple frappant de la manière dont nos préjugés cognitifs peuvent influencer notre perception du monde naturel.

Contrairement aux animaux, les plantes ne sont pas toujours perçues comme ayant une valeur ou un impact significatif sur notre vie.

On a plus souvent tendance à les considérer comme des éléments de fond du paysage, plutôt que comme des éléments essentiels de notre écosystème.

Ce biais peut être observé à de nombreux niveaux de la société.

Par exemple, les programmes de sensibilisation à la conservation de la nature se concentrent souvent sur les animaux emblématiques qu’on trouve magnifiques, tandis que les plantes reçoivent moins d'attention.

On demandera de protéger les pandas, tout en oubliant d’assurer la protection des forêts de bambou qui leur sont pourtant essentielles.

Qui est victime de ce biais ?

Les personnes ayant grandi à la campagne montrent généralement une plus grande sensibilité envers les plantes que les personnes ayant grandi en ville.

Wandersee et Schussler ont étudié cette indifférence envers les végétaux et ont conclu qu'elle découle principalement du manque de contact avec les plantes pendant l'enfance.

Une grande partie des individus ayant grandi à la campagne ont eu l'occasion de participer à la culture de légumes et à la récolte de fruits pendant leur jeunesse, ce qui semble avoir développé leur appréciation pour la nature qui les entoure.

À l’inverse, les personnes ayant eu peu de contact avec la nature, y compris les plantes d’intérieur, semblent démontrer une plus grande cécité botanique et ne pas remarquer les plantes dans leur environnement.

En fait, elles arrivent à voir les plantes, mais les considèrent souvent comme des éléments inanimés de couleur verte !

Développer rapidement un éveil aux plantes

Évidemment, l’éducation en bas âge permet de développer un intérêt et la reconnaissance de la valeur et de l’importance des plantes.

Jardiner avec ses enfants, faire des boutures ou tout simplement se promener à l’extérieur en portant attention à la nature sont toutes des actions qui permettent aux enfants de développer un intérêt face aux plantes.

Il est aussi possible de travailler sur sa propre indifférence aux plantes.

Tu peux demander des conseils à tes proches qui ont déjà le jardinage comme passion, visiter un jardin communautaire ou simplement acheter quelques (ou plusieurs!) plantes d’intérieur que tu pourras apprendre à connaître !

Et si tu penses que tu n’as pas le pouce vert, je te confirme que tu as tort.

La majorité des plantes vont bien vivre et pousser avec un minimum de soin.

Il suffit de trouver la plante qui vivra bien dans ton environnement.

Conclusion

L'indifférence aux plantes est un biais cognitif qui peut entraîner des conséquences graves, notamment en ce qui concerne la crise climatique.

Pour mieux protéger la nature et lutter contre la crise climatique, il est essentiel de reconnaître la valeur des plantes et de comprendre leur rôle vital dans notre écosystème.

En éduquant et en sensibilisant la population à cette réalité, on peut contribuer à créer une société plus consciente de la nature et plus engagée dans sa préservation.

Notre bien-être dépend de notre capacité à briser notre indifférence aux plantes et à agir en tant que personne responsable de la nature qui nous entoure.

Il est primordial de développer son amour pour les plantes puisque comme disait Jacques-Yves Cousteau : « On aime ce qui nous a émerveillé, et on protège ce que l'on aime ».

Bonne réflexion!

#plantes #environnement #nature

Sources :

Gros, L. (2021). L’indifférence aux plantes. Dans E. Gagnon-St-Pierre, C. Gratton & E. Muszynski (Eds). Raccourcis : Guide pratique des biais cognitifs Vol. 3. En ligne : www.shortcogs.com

Wandersee, J. H., & Schussler, E. E. (1999). Preventing Plant Blindness. The American Biology Teacher, 61(2), 82–86. https://doi.org/10.2307/4450624

https://jardinierparesseux.com/2016/10/27/souffrez-vous-de-linsouciance-des-plantes/

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